Genève, la “cuisine” du Monde

Le 1er décembre 2022, 48 membres du réseau Courant 812 ont accueilli, après une visite passionnante de l’ONU et du Musée de la Croix Rouge, le journaliste Philippe Mottaz, spécialiste de la Genève Internationale, à l’École Hôtelière de Genève.

Notre administratrice Anna-Karina Kolb, Directrice des affaires extérieures du Canton de Genève, nous rappelle qu’avec 40 organisations internationales et plus de 750 ONG, Genève est la capitale mondiale de la diplomatie. C’est la « cuisine » du Monde. La cuisine, c’est un laboratoire mais aussi des coulisses où tout se passent. On va pouvoir, en toute discrétion, “affûter des couteaux, plumer ou ébouillanter”, mais aussi créer, élaborer, assembler. Car si New York travaille pour la paix et la sécurité, c’est à Genève que s’élaborent les grandes normes internationales.

Philippe Mottaz nous évoque alors Genève, capitale du multilatéralisme. Tout ce qui se passe aujourd’hui va être discuté dans les jours prochains à Genève : les manifestations en Chine, la visite de Macron aux USA pour négocier leur protectionnisme, l’Iran qui se réveille par exemple. Le cœur du Monde bat à Genève. C’est un éco-système unique rassemblant 750 ONG et des institutions académiques dans une densité unique au Monde, un tout petit périmètre.

Genève est également un outil indispensable à la politique étrangère de la Suisse. On détecte ici toutes les grandes tendances du monde. Par exemple lorsque la Cour Suprême américaine décide de réduire les droits à l’avortement, cela « enhardit » de nombreux pays, ici à Genève, pour créer une résonance vis à vis de leur opinion publique.

45.000 personnes travaillent ici dans cette « cuisine ». Elles créent des milliers de normes techniques, mais aussi ethniques. Par exemple la propriété intellectuelle des vaccins dans le Monde se négocie à Genève. L’OMS est en prise avec toutes les difficultés du Monde actuel (par exemple la Chine refuse les missions d’enquête sur la pandémie).

L’OIT, Organisation Internationale du Travail, a été créée en 1919 avec un objectif d’organiser la paix sociale dans le Monde. Mais là aussi les problèmes viennent de Chine avec la répression des Ouïgours, mais aussi avec les GAFAM (par exemple Amazon refuse toujours la syndicalisation).

Mais la paix se joue également souvent à Genève. C’est ici qu’à été signé en mai dernier avec la Russie l’accord sur la libération des céréales ukrainiennes.

Le système onusien est paralysé à New York à cause du veto du conseil de sécurité. Mais à Genève il n’y a pas de veto. Par exemple les 5 membres du Conseil de sécurité au Conseil des Droits de l’Homme ont décidé de nommer une commission d’enquête sur la répression en Iran. C’est un geste qui serait impossible au Conseil de sécurité à New York. Cela encourage le TPI, ça donne des signaux positifs.

Le Conseil des Droits de l’Homme a d’ailleurs exclut la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine, mais pas la Chine malgré le rapport sur les Ouïgours de Michelle Bachelet, Haut Commissaire aux droits de l’homme. Le Veto est le problème numéro 1 de l’ONU. Le Liechtenstein a proposé récemment que les membres du Conseil de sécurité qui opposent leur veto aient l’obligation de se justifier devant l’Assemblée Générale de l’ONU.

Affaire à suivre…

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