La Suisse et la France en tête du classement des pays “verts”

Selon l’indice 2018 de performance environnementale de l’Université de Yale aux USA, la Suisse et la France se placent au 1er et 2e rang sur 180 ! Devant le Royaume Uni (6e) l’Allemagne (13e), l’Italie, le Japon, les USA (27e), et très loin devant la Chine, 120e.

La performance de la France est particulièrement remarquable sur le gaz carbonique, meilleur élève de l’U.E. qui est elle-même la meilleure élève du monde, estime Philippe Charlez, un expert qui vient de remettre un rapport sur le sujet pour l’institut Sapiens.

Le demi-milliard de CO2 émis chaque année par la France n’est pas négligeable, mais ce n’est que le centième des émissions mondiales, et la quantité qu’elle a émise a baissé d’1/3 depuis 40 ans, pendant qu’elle augmentait de 10% aux USA et de 600% en Chine ! La France a aussi une production moins polluante que la plupart de ses voisins. D’après la Banque Mondiale, elle émet 114g de CO2 par dollar de PIB (seule la Suède fait moins avec 96g), le R.U. est à 160, l’Allemagne à 190, les USA à 300 !

Mais si la France est “verte”, ce n’est pas par vertu. Cette “verdeur” cache des “noirceurs” : trop de logements sont des passoires thermiques, le trafic routier ne cesse d’augmenter…

La première cause est la faiblesse de l’industrie française : son recul, plus rapide en France que chez la plupart de ses voisins, limite les émissions de gaz à effet de serre. La France est “plus propre” car elle fait fabriquer ailleurs le “plus sale” !

La seconde raison de la “performance” française, c’est l’atome. Les 3/4 de l’électricité française sortent des centrales nucléaires, qui n’émettent pas de CO2 une fois construites. D’après le consultant Jean-Marc Jancovici, le remplacement du nucléaire par le gaz augmenterait l’impact CO2 d’un tiers.

Bien sûr il est possible de recourir aux énergies renouvelables, mais les ordres de grandeur sont redoutables : pour remplacer les 58 réacteurs français, il faudrait 100.000 éoliennes ! Et le vent ne soufflant pas tout le temps, il faudrait une douzaine de barrages supplémentaires, moyen le plus efficace pour stocker l’énergie.

Mais le nucléaire pose une quantité de problèmes : sécurité, prix, déchets… mais si la France veut rester “verte” et prospère, elle devra rester nucléaire dans les prochaines décennies, ce qui suppose de décider au plus vite les investissements massifs d’entretien, de construction, et aussi de recherches orientées vers les “mini-centrales” de demain.

Source : Les éditos de la rédaction des Echos

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